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French Translation (The History of Britain Revealed)
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Mick Harper
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One of our French members has translated the third chapter of THOBR (that's the chapter on all thing French). This is extremely useful for me personally because the English version is going nowhere -- the British edition has not been given a boost by the dreadful Newsnight piece, and the US edition is at least a year away -- so if I can get a French version out they might declare war on us ("Les Rosbifs Claim Notre Langue"...that sort of thing) which in turn will boost interest here. So a few people will die when their Force de Frappe comes up against our Polaris but you can't make an omelette without cracking eggs. We invented the omelette too by the way.

However, Alincthun, our translator, does not make any claims to being a professional translator so I have asked him to post up here a page a day. He may indicate bits that he is not entirely happy with but in any case those of you with any pretensions to knowledge of French (my own is strictly of the le plume de mon tarte variety) should feel free to comment. You can do this privately to either myself or Alincthun but preferably stick it down right here.
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alincthun



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CHAPITRE 3
Le roman des origines
(ou Les origines du roman ou Mythologie romane ou Mythologies romanes)

Expliquez à un Anglais que la langue anglaise ne dérive pas de l'anglo-saxon. Il vous répondra invariablement : " Cela ne me dit pas pourquoi l'anglais s'appelle l'anglais ! N'est-ce pas tout simplement parce que c'é tait la langue des Angles ? " Ce genre de ré ponse pourra venir de gens dont on serait en droit d'attendre mieux. Des gens qui, par exemple, ne peuvent ignorer que le français n'a pas grand-chose à voir avec le francique, la langue des Francs.
La situation pour les deux pays n'est pas sans analogie :
    1. L'Angleterre comme la France ont d'abord porté un autre nom (Bretagne et Gaule).
    2. Après le dé part des Romains, ces deux pays ont l'un et l'autre été envahis, occupé s et gouverné s pendant plusieurs siècles par un peuple germanique (les Anglo-Saxons, les Francs).
    3. Ces envahisseurs ont donné leur nom à leur nouveau pays (l'Angleterre, la France).
    4. Les habitants de ces pays, envahisseurs et natifs confondus, ont tiré leur nom du pays ou ils vivaient (Anglais et Français).
    5. Longtemps après que les envahisseurs eurent quitté la scène, les natifs continuaient de s'appeler Anglais et Français respectivement.
    6. Et, assez naturellement, ils ont donné à la langue qu'ils parlaient leurs noms respectifs (l'anglais, le français).
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Mick Harper
Site Admin

In: London
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So the Great Devoir is launched. My concern at the moment is strictly with presentation. In the original I had some difficulty because in both English and in French, the words for the language and the inhabitants are the same and therefore trying to write an extended piece about all four involved playing about with such devices as always putting the language in italics and so forth. However, I notice, Alincthun, that (Ooh, aren't they clever) the Francais always use lower case francais for the language. Is this particular problem therefore solved?

Have you decided on the title or are you throwing these alternatives out for our consideration or -- it's not a bad idea! -- are you thinking of using all four to demonstrate to the reader that Romans mean all things to all men. Perhaps you can put alternatives in a different colour so we can tell immediately where our attention is to be drawn.

I am impatient to get this done, so could you post up extracts of about twice this length in future?
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Hatty
Site Admin

In: Berkshire
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Thinking about the title options, it seems to me 'Mythologie romane' fits best.
It isn't straightforward but it does convey both 'Romance' (language) and the idea of fantasy (tales). What do you think?
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alincthun



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Yes indeed, les Français always use an initial low case character to designate a language (and capital to designate inhabitants when the word is a noun). This typographical practice has (since a very long time) got the imprimatur de l'Académie.

I'm going to post up the first pages from the beginning with some changes. I have adopted "Mythologie romaine" which has got Hatty's imprimatur.
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alincthun



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CHAPITRE 3

Mythologie romane


Expliquez à un Anglais que la langue anglaise ne dérive pas de l'anglo-saxon. Il vous répondra invariablement : " Et comment se fait-il que l'anglais s'appelle l'anglais ? N'est-ce pas tout simplement parce que c'était la langue des Angles ? " Ce genre de réponse pourra venir de gens dont on serait en droit d'attendre mieux. Des gens qui, par exemple, ne peuvent pas ignorer que le français n'a pas grand-chose à voir avec le francique, la langue des Francs.

La situation pour les deux pays n'est pas sans analogie :

    1. L'Angleterre comme la France ont d'abord porté un autre nom (Bretagne et Gaule).
    2. Après le départ des Romains, ces deux pays ont l'un et l'autre été envahis, occupés et gouvernés pendant plusieurs siècles par un peuple germanique (les Anglo-Saxons, les Francs).
    3. Ces envahisseurs ont donné leur nom à leur nouveau pays (l'Angleterre, la France).
    4. Les habitants de ces pays, envahisseurs et natifs confondus, ont tiré leur nom du pays ou ils vivaient (Anglais et Français).
    5. Longtemps après que les envahisseurs eurent quitté la scène, les natifs continuaient de s'appeler Anglais et Français respectivement.
    6. Et, assez naturellement, ils ont donné à la langue qu'ils parlaient leurs noms respectifs (l'anglais, le français).

Un peu plus tard, en fait pas mal de siècles après, les savants d'Angleterre et de France éprouvèrent le besoin de faire des recherches sur les origines de leurs langues respectives. Nous savons qu'en pareil cas les linguistes se mettent toujours en quête d'une langue morte qui pourra faire l'affaire ; dès qu'ils en ont trouvé une, ils en font le point fort de leur enseignement et n'ont de cesse que tout un chacun ne soit définitivement convaincu que c'est l'évidence même. Les Anglais ont fixé leur choix sur l'anglo-saxon, mais les Français n'ont pas fait de même avec le francique, et ce pour deux raisons :

    1. Le francique, qui est une langue germanique, n'a pas avec le français la parenté proche qu'a l'anglo-saxon avec l'anglais. Il était donc impossible qu'ils commettent la même erreur grossière.
    2. Le français est le parent proche d'une langue morte qui jouit d'un prestige bien plus fort que l'anglo-saxon ou le francique. C'est ainsi que, commettant une bévue de la même veine, ils ont arrêté leur choix sur le latin.

Les Français -- qui ne se souvient de ses lectures d'" Astérix " ? -- se sont d'abord appelés Gaulois, et c'étaient des Celtes. Voilà encore un point commun avec les Britanniques. Alors, c'est peut-être le moment de nous atteler à la question de ce peuple omniprésent, mais bizarrement évanescent qu'étaient les Celtes. Ils étaient connus des auteurs anciens (Celtae en latin, Keltoi en grec), principalement parce que, par intervalles, ils envahissaient le monde antique, le pillant, l'asservissant, le passant au fil de leurs épées et faisant toutes ces choses que les auteurs anciens jugeaient dignes d'être relatées (par contraste avec la vie des gens ordinaires, dont ils faisaient rarement mention). Ces Celtes sont décrits comme grands, blonds, violemment expansionnistes et habitant un territoire situé au nord de l'Italie et de la Grèce. Dans le cours de l'histoire, cependant, une chose ou deux ont du changer, puisque les Celtes que nous connaissons aujourd'hui sont petits et chatains, et qu'ils ont une propension marquée à rester chez eux, c'est-à-dire à l'extr ême ouest de la Grande-Bretagne, de l'Irlande, de la France et de l'Espagne. Aucune explication de cette transformation celtique n'a jamais été proposée.

En fait, ce sont les historiens modernes et les linguistes qui ont tout compliqué en adoptant l'idée que les Celtes occupaient à l'origine les Iles Britanniques, la péninsule Ibérique, la France, l'Italie du Nord, certaines régions des Balkans et même le nord de la Turquie. Bon, mais alors comment le groupe linguistique le plus important de toute l'Europe préhistorique a-t-il pu devenir pratiquement le plus réduit de l'Europe moderne ? Eh bien, en fait, rien ne permet de soutenir que cela se soit passé ainsi. L'explication orthodoxe est " c'est comme ça ! ", ce qui ne nous aide pas vraiment. En fait, l'encore, c'est le fait que l'orthodoxie ne s'interroge pas sur cet étonnant changement qui est le plus mystérieux. Peut-être les Celtes eux-mêmes (c'est-à-dire les Gallois, les Irlandais, les Gaels d'Ecosse et les Bretons d'Armorique) pourraient-ils nous en dire un peu plus ? Pas vraiment, parce que, bien sur, on se retrouve en plein dans le domaine du mythe de création celte. S'il fallait choisir entre :

    a) Etre le peuple qui a compté le plus grand nombre d'habitants dans l'Europe préhistorique entière, occupant une vaste bande de terre entre la mer Noire et l'Atlantique, et agissant régulièrement en arbitre du monde civilisé ;
    b) Etre un ensemble parfaitement obscur de peuplades subsistant avec une certaine difficulté aux marges extrêmes du monde connu

Les Gallois, les Gaels d'Ecosse et les Bretons d'Armorique ont opté pour la première solution.
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    Mick Harper
    Site Admin

    In: London
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    Yer gotta make things easy for us, Al. For instance, when you change things highlight the changes. And put a line space between paragraphs, it makes it easier on the eye.
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    alincthun



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    Mister Moderator,
    As you know it, my profession is correcteur ("proofreader").
    You wrote me two months ago: "I am a correcteur of the posts you read on this site. Many of the most gifted posters are dyslexic."
    I am not a dyslexic poster, but the sole Français.
    I suggest that you take this specificity into account.
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    Hatty
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    It's a superb translation, very impressive thus far. A tiny quibble, nothing much, but does c'est comme ça ! convey "It just happened"? Also, not sure if you intentionally left out "military" in the phrase "military arbiters" (right at the end of your extract)? And, lastly, the tribes, not the collection, are 'parfaitment obscurs'.. if I interpet it right.

    Am enjoying it very much, vas-y donc!
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    alincthun



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    Hatty!
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    Hatty
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    J'écoute...
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    alincthun



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    Alors, posons-nous la question en termes un peu différents : comment cette idée absurde que le groupe de langues le plus vaste en Europe est devenu le plus petit a-t-elle pu venir à l'esprit des universitaires ? Là, il est facile de répondre. Tout a commencé au XVIIIe siècle, lorsque les Lumières ont atteint le pays de Galles et que l'intelligentsia galloise a ressenti la nécessité de donner à la langue galloise une place dans l'ordre universel. Ils savaient que le gallois était très semblable au cornique et au breton, et qu'il s'apparentait à l'irlandais et au gaelique d'Ecosse, mais que ces langues étaient éloignées de l'anglais, du français et de l'allemand. Avec les mythes de création, on constate toujours la nécessité de se mettre en liaison et en même temps le besoin de se démarquer. Alors, nos savants gallois :

    1. ont conclu (à juste raison) que le gallois, le cornique, le breton et le gaelique formaient une même famille de langues ;
    2. mais (ce qui est déjà plus hasardeux) se sont mis en liaison avec le français, l'anglais et l'allemand en usant d'une vieille ruse : ils ont imaginé une branche nouvelle, qu'ils ont greffée arbitrairement, à égalité avec les branches germanique et romane, au tronc des langues ouest-européennes ;
    3. puis (de façon carrément abusive) ont cherché le nom qu'ils pourraient donner à leur branche linguistique et, puisqu'elle n'était utilisée par personne, se saisirent de l'appellation " celte ".

    Puis s'est produit le phénomène habituel : comme, pour s'y connaître (et pour s'y intéresser vraiment), il faut nécessairement parler gallois, bientôt les spécialistes du domaine furent exclusivement des gallophones. Et fatalement toute cette branche de la linguistique s'en est trouvée faussée à la base. Personne (semble-t-il) ne s'est jamais demandé si ces langues goédéliques, comme nous pourrions les appeler (le gallois, le cornique, le breton, le gaelique), faisaient vraiment partie de la famille des langues indo-européennes, encore moins si elles relevaient de la branche ouest-européenne de cet arbre fertile. Et, bien sur, les préhistoriens ont pris pour argent comptant l'idée que les Goédels et les Celtes étaient un seul et même peuple. Je sais que c'est difficile à croire, mais c'est bel et bien ce qui s'est passé. C'est ainsi que se construisent les paradigmes académiques. Sur la foi de pareilles inepties.

    Alors, qui étaient les Celtes ? Apparus à l'âge du fer, les Celtes, qui parlaient probablement une langue germanique, étaient peut-être une peuplade ou une bande armée ou même une organisation, c'est difficile à dire. Ils semblent s'être fait connaître à deux titres : en tant que communauté marchande spécialisée dans le trafic des métaux et en tant qu'armée de conquête. Ils furent soit les initiateurs, soit les propagateurs principaux du style laténien de travail des métaux (ces objets aux motifs en volute). Les Celtes en vinrent à se constituer en Etats, mais sans grand succès, puisqu'il leur manquait l'écriture. Ces Etats comprenaient les Etats gaulois de France et d'Italie du Nord, que les Romains finirent par vaincre ; et sur lesquels ils exercèrent leur domination exactement sur la même base que l'avaient fait les Celtes eux-mêmes, c'est-à-dire en tant que minuscule élite dirigeante exerçant son pouvoir sur la population indigène, bien que dans leur cas avec plutôt plus de succès, puisqu'ils étaient dotés d'une bureaucratie. Les Goêdels, au même moment, appliquaient le méme genre de système dans les Iles Britanniques. Seuls l'extrème ouest de l'île de Bretagne et l'Irlande étaient réellement peuplés par une majorité de Goédels, mais ils avaient établi leur domination sur le reste des "les Britanniques" et sur sa population indigène anglophone. Les deux cultures se sont côtoyées en un seul endroit, le nord de la France, ou une culture germanique en expansion rencontra une culture goédélique également en expansion. C'est ainsi que les druides, la classe intellectuelle des Goedels, connus pour être intervenus en Gaule, sont entrés en contact avec le style de La Tène, qu'ils ont importé chez eux. Quand les Romains les expulsèrent de la Gaule et de la Bretagne insulaire (il se peut même que les Romains aient envahi l'île pour mettre fin à leurs ingérences en Gaule), les druides se replièrent en Irlande, ou ils embrassèrent la religion chrétienne, mais en en faisant un christianisme goédélique (ce que nous appelons aujourd'hui le christianisme), alors que la version romaine s'imposait dans le reste de l'Occident. C'est ainsi que, quand le reste de l'Occident s'est trouvé immergé dans l'âge obscur1, les Goîdels d'Irlande ont pu se tenir à l'écart, et alors commença, sous couvert de christianisme antiromain, ce que nous connaissons comme le renouveau celtique des VIIe, VIIe et IXe siècles, qui finalement régla son compte à la théocratie romaine et projeta (oh ! quelque temps après) l'Europe moderne dans l'espace interstellaire. Bravo, les Irlandais ! Bottez le cul du pape !
    Chart:
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    alincthun



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    Hatty, je crie ton nom.
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    Mick Harper
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    I couldn't help but notice, among the gibberish, the notable phrase Bottez le cul du pape ! I do not know what bottezing the cul amounts to but I should mention, in case this is a literal translation, that the phrase is a genuine Ulster Protestant one, plastered on walls and so forth. Would this be known to a French audience? I wouldn't want them to think that I was personally advocating such a policy. (Though of course I suppose I do.)

    And just to be technical for a moment (to prove I can be) does not the English phrase really denote '(Let's) kick the Pope' and should therefore be Bottons le cul de pape! But, given that it is a command, when does the tutoyer kick in? Is the speaker addressing everyone (vous) or is he speaking personally to you, his political comrade-in-arms, and therefore it might be Bott le pape, which sounds really quite good.

    PS Alincthun, I cannot help noticing that you are tutoying Hatty. Has she given permission? Or did she start doing it to you first? How do these things work precisely? En Anglais, s'il te plait.
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    Hatty
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    In: Berkshire
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    "...both plug yourself in but then make yourself special". Maybe something like s'enfoncer/se mettre au courant for "plug"? Make yourself special, se distinguer? You're the expert.

    ("credit" has a slightly sarcastic tone, don't know if there's another word except croire?)

    "From the downright silly upwards" is tricky, can you say something like 'du vachement drole et au dela' (or 'drolement vache' - can't get the accents, sorry)?

    "stuff" - perhaps trucs rather than objets (it's quite idiomatic...)

    "comes closest to" - maybe rapprocher rather than rencontrer?

    I'm not sure mettre fin à is strong enough - "extirpate" is a bit more brutal....


    These are only suggestions, c'est entendu.
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